Première salve d’interviews depuis la rentrée! Ils ont en commun l’équipe nationale, le rugby féminin, l’amour du jeu et le constat d’un aspect médical qui pourrait être plus pris en compte au club. Rassurez-vous, ils ne racontent pas la même chose!
On est allés poser quelques questions à Alice Degand des Bulldonzelles. Fraîchement rentrée d’un stage du COIB avec les BelSevens (équipe nationale de rugby à 7), c’était l’occasion d’avoir ses premières impressions à chaud.
On a également discuté avec Christophe « Bouch » Duret, coach des Seniors avec son comparse Alain Geerinck depuis le début de saison. Après une carrière de plus de 15 ans de D1 et d’équipe nationale et s’il continue sur sa lancée autant en cazching, on n’a pas résisté à l’idée de faire plus ample connaissance avec lui.
Alice, quel est ton parcours dans le rugby ?
Je suis dans ma 4ème année de rugby. Avant ça j’ai fait 6 ans de danse classique et jazz, 5 ans de natation et 2 ans de Crossfit. Je voulais faire un sport de contact et j’hésitais entre la boxe et le rugby. J’ai clairement préféré l’ambiance du rugby.
J’ai débuté chez les U14 avec les garçons pendant 1 an. C’était vraiment une totale découverte. Grâce à Quentin Leveau, je me souviens avoir participé à un tournoi de rugby à 7 à l’Asub. Avec beaucoup de plaisir mais je n’étais pas très à l’aide au départ. J’étais la seule fille du tournoi mais la seule de mon équipe à avoir marqué un essai. J’étais très contente de moi.
Après cette année chez les U14, j’ai intégré l’équipe des Bulldonzelles qui m’ont très bien accueillie. Actuellement je joue souvent au poste de 13 (trois-quarts centre) et j’ai également intégré le centre formation de la Ligue francophone depuis septembre de cette année.*
*3 joueuses des Bulldonzelles sont en « sport-études » à Liège auprès du centre de formation de la Ligue francophone de rugby (LBFR). En plus d’Alice, Lola Barbé et Clara Van Overbeke s’y forment également.
Le Stade nivellois, au-delà d’être ton club, ça représente quoi pour toi ?
Le Stade nivellois est le club de mes débuts dans le rugby et je ne l’oublierai jamais. Au-delà du sport, j’y vais pour m’amuser, rigoler avec mon équipe et les Seniors.
Tu reviens d’un stage du COIB à Vittel avec les BelSevens U18. Comment tu as fait pour y arriver et qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Tout s’est enchainé très vite ! Je participais de temps en temps aux entraînements Brussels 7 Development le lundi à Boitsfort et BelSevens le mercredi au Stade Mandela à Bruxelles car ma coéquipière Victoria Werts voulait que je l’accompagne.
En mai, j’ai été sélectionnée par le centre de formation de la Ligue puis en juin, j’ai été choisie pour participer au tournoi international d’Heidelberg en Allemagne avec Brussels 7 Development.
Depuis la rentrée, je vais tous les mercredis au stade Mandela m’entraîner avec les BelSevens. C’est en octobre que j’ai appris que j’étais sélectionnée pour participer au stage du COIB à Vittel avec l’équipe nationale. Ce stage m’a apporté de l’expérience, de la technique et des amitiés.
Je ne m’attendais pas du tout à tout ça en si peu de temps. Tout est possible ! Ce qui est certain c’est que ça me confirme que le rugby, j’ai ça en moi !
S’il y a une chose que le club pourrait améliorer, ce serait quoi selon toi ?Indéniablement son infirmerie ! Des blessures sont vite arrivées et nous n’avons pas de physio-pack par exemple.
Un souvenir, une anecdote inoubliable à partager ?
Ahaha, mes anecdotes les pus drôles, je ne peux pas les raconter. Lors de mon 1er match U14, j’ai eu mon seul et unique carton jaune à ce jour. J’avais fait un plaquage haut… Aussi, en 4 ans, ma maman n’a encore jamais raté aucun match.
Bouch, quel est ton parcours dans le rugby ?
J’ai commencé le rugby au CERIA à Anderlecht pendant mes études de boucherie. En club, j’ai débuté à Boitsfort et y ai joué durant 15 ans. J’ai terminé ensuite à Anderlecht où on a fait quelques allers-retours entre la D1 et la D2.
En équipe nationale, j’ai intégré les Diables gris* d’abord mais j’ai très rapidement rejoint les Diables noirs*. J’ai été dans l’équipe nationale pendant plus de 15 saisons.
Comme entraîneur, j’ai fait 3 saisons au BUC, 2 à Anderlecht, 3 au Kituro et les filles du Pajot pendant 2 saisons durant le covid. J’ai également vécu une très belle expérience de vie en coachant l’équipe nationale féminine.
Me voici maintenant à Nivelles, avec mon comparse Alain Geerinck.
Le rugby c’est tout simplement une passion pour moi.
*Les Diables gris c’est l’équipe nationale plus tournée vers les jeunes qui n’ont pas encore tout à fait le niveau pour jouer avec l’équipe nationale et qui vise à leur faire découvrir le haut niveau international.
Les Diables noirs, c’est l’équivalent rugby des Diables rouges en football.
Tu formes un duo avec Alain à la tête des Seniors. Comment vous vous complétez ?
Avec Alain, on se connaît depuis plus de 20 ans. On a joué ensemble et on a la même culture et envie de rugby. On aime le jeu et le mouvement mais le combat reste pour nous la base du rugby. On se complète très bien car il a une très bonne expérience pour accompagner les ¾ et moi les avants. On marche dans la même direction avec Alain. Je pense d’ailleurs qu’il lit en moi ! On pense les mêmes choses aux mêmes moments.
Le Stade nivellois, au-delà d’être le club où tu entraînes, ça représente quoi pour toi ?
C’est un club avec une belle ambiance et je suis fier d’y coacher. Au Stade nivellois, il y a du respect et des valeurs communes avec les miennes. Je le savais déjà pour y avoir apporté mon aide auprès des avants il y a quelques années.
S’il y a une chose que le club pourrait améliorer, ce serait quoi selon toi ?
Je pense sincèrement que le club tourne bien mais s’il fallait améliorer quelque chose ce serait le suivi médical. Avoir une réelle structure médicale pour les joueurs, joueuses et l’école des jeunes. Ça évitera d’avoir des vieux usés comme moi !
Un souvenir, une anecdote inoubliable à partager ?
Un pilier qui avait joué contre moi quand j’étais à Boitsfort me retrouve la saison suivante en D2 avec Anderlecht et me dit « Je vais encore avoir un dimanche difficile ». Je lui ai répondu : « Seulement 80 minutes de ton dimanche » (rires)